Wireless - Luke Slater - 1999
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Slater a tout du génie underground techno de notre époque. Anglais, tombé dans la potion magique en 1989, année technoïde, il est connu pour ses talents de grand DJ sans pour autant laisser tomber la production (neuf albums quand même, dont sept sous d’autres pseudos). Ses œuvres successives ont comme seul point commun le dancefloor techno. Luke ne désire pas vraiment s’attacher à un style particulier, il préfère composer selon son état d’esprit. Jouer au jeu de chat et de la souris avec les classements artificiels (techno,…) est grisant, mais dangereux commercialement. "Wireless" est donc une cave à breakbeats, de l’électro-rock énergique tantôt sereine, tantôt ténébreuse avec un arrière-goût de funk agressif pas du tout dégueulasse. Ouf, c’est du solide, ça change de l’électronique gentillette que l’on retrouve décidément trop dans les jingles de pubs, ou dans les émissions à la con. La pochette, sorte de règlement de compte mafieux, rappelle le suspense inhérent à l’album. Les moments de calme ("Hard silence") ne sont que de rares intermèdes qui entretiennent la transe de l’album. Le son est fort en bouche, il a du corps, les voix distordues sont inquiétantes, ça dépote intelligemment ("Hard Knock Rock", rien que le titre…). On commence par "In the pocket", on finit avec "Out The Pocket". Les morceaux réduits ici au format chanson (3-5 min.) évoluent rapidement et se distinguent facilement même s’il sont mixés entre eux. Tout cela rend la techno beaucoup plus abordable, le disque ne sort pas de la platine. Du bon bigbeat comme on aime. Jean-Paul 2,5/4 |