Dig Your Own Hole - Chemical Brothers - 1997

 

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    Amateurs de chemises à fleurs, déguerpissez !(quoique...) L'heure de "Dig Your Own Hole" est arrivée ! Place à la véritable extase psychédélique, au réel nirvana musical, à la folie auditive. Tout de suite, c'est une immersion totale dans un univers intérieur, car la musique des Chemical Brothers est bien une musique égoïste, et nous y pénétrons entièrement. Une montée et une introduction spectaculaire augurent "Block Rockin' Beats" et c'est parti... Batterie on ne peut plus "rythmique", elle est la base d'un morceau où des voix scandent "Block rockin' beats!!" Et c'est  le mot d'ordre du groupe : Beat and Rock. Du rock avec la guitare, un beat soutenu et des sons électroniques atteignant directement le cerveau pour laisser libre cours à l'imagination. Mais sans avoir pu se rendre compte de quoi que ce soit, on enchaîne avec "Dig Your Own Hole", qui cette fois s'éloigne encore plus de la techno rock conventionnelle, s'il en existe une,  pour laisser la mélodie à toutes sortes de sons se suivant dans un ordre des plus réfléchi. Si le cerveau n'était pas aidé par la bouche pour s'exprimer, il le ferait ainsi! roooaaawwww, twwwwouiiiiiit! Comment expliquer ce qui ne peut-être qu'écouté?
La batterie s'atténue ensuite pour laisser place à "Elektrobank". Elle s'installe, lentement, puis se laisse accompagnée par une basse vombrissante, tandis qu'un DJ chauffe une salle dévouée aux Chemical Brothers,  la Guitare électro arrive alors pour installer la base du morceau. Mais seulement la base, car viennent s'ajouter une fois de plus sirènes et distortions électroniques, faisant monter le tout vers un délire éctronique de robotique hurlante... Aaaaaaaah!
Arrive "Piku", servant de transition, mais étant en soit une fois de plus incroyablement innovant. Avec toujours le trio batterie, basse et sons ahurissants. Ceux-ci sont toujours crédibles, jamais "fake", c'est à dire prévisibles et ennuyeux. Même au bout de plusieurs écoutes, on ne s'en lasse pas...
Enfin, comme si ça faisait 100 ans qu'on l'attendait, "Setting Sun" déboule, emmené par la voix de Noel Gallagher reconverti dans un bon groupe ( tiens?!), et qui est sûrement le morceau le plus éprouvant pour nos oreilles sensibles. Heureusement, éprouvant se transforme en jouissif: c'est un véritable renouveau de la pop-rock, avec un chant agréable à l'oreille, sans cesse remis en cause par la musique des frères guédros (ça c'est sûr...). Les sirènes de pompiers défilent, les vombrissements de fusée décollent...
    Puis on entre dans la deuxième partie de l'Album, si on peut dire, avec "It Doesn't Matter". Une longue introduction de batterie qui agace, et la techno dans sa plus pure répétition se montre sous son meilleur jour. Voix et basse se marient, et on veut "chanter": "doesn't  matter, it doesn't  matter..." en se laissant entrainer par les scratchs et les bruits de cocotte-minute : Piiii! Tuuuu! Aidé par ses bruit, "Doesn't real matter" laisse place à " Don't stop the rock", beaucoup plus transe, de par sa batterie sourde, et son arrière plan de tissus sonores "dream". Peut-être une transition vers le véritable psyché: "Get up on it like this", que l'on apprivoise qu'au bout de plusieurs écoutes, de toutes façons inévitables, et qui nous mène vers "lost in the k-hole". Et là, on se sent véritablement perdu dans un trou noir sans fin, aidé par quelques bribes de mélodie, averses de cloches artificielles mais détruit par une sonnerie de portables et autre grondements indescriptibles, où les voix totalement allumées se complaisent...
Mais vient le presque salvateur "Where Do I Begin", qui rappelle "Alive Alone" du premier album, où la voix suave de Beth Orton repose les méninges pour instaurer un état de sérénité. On peut parler là de véritable pop électronique. C'est là que les hippies reviennent...
Cependant, "The Private Psychedelic Reel" vient rappeler l'auditeur à son puit sans fond, en offrant 9 minutes de transe-rock, toujours influencée par la connotation hindoue. On croirait entendre Georges Harrisson dans ses premiers ébats orientaux. La fin est magistrale. Elle n'a jamis été aussi réussie. On veut remettre le disque pour que sans fin, on soit dans un espace infini de rêves...

   Baptiste  

   4/4     

 

 

   Un album stupéfiant (dans tous les sens du terme) ! Dès les premières mesures tous les instruments, toutes les sonneries de téléphone, fax modems et répondeurs en présence deviennent le prolongement de deux cerveaux sauvagement embrumés, laissant place à une auto-psychanalyse édifiante. En 63 minutes la fureur devient folie, la folie devient mélancolie, la mélancolie devient fureur, le tout dans une douleur accablante. Avec des basses démesurées, des aigus incendiaires et une batterie malsaine plongeant nos esprits au broyeur à ordures. Là encore les influences sont évidentes : héroïne, kétamine et cocaïne (en particulier sur "Electrobank" et "Lost In The K-hole", à l'écoute de "The private psychédélic reel" la moquette connaît une subite autocombustion). Seule lumière au dessus de ce gouffre de solitude et d'amertume, la voix angélique de Beth Orton (sur "Where Do I Begin") s'éteignant progressivement dans une métamorphose diabolique pour tendre vers le chaos. Une profondeur encore inégalée, un univers sonore proche de la perfection font de "Dig Your Own Hole" l'album techno-rock (NDR: l'album tout-court?) le plus marquant de cette fin de siècle A écouter et réécouter d'urgence...

   Pierre

   4/4