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Amateurs
de chemises à fleurs, déguerpissez !(quoique...) L'heure de "Dig
Your Own Hole" est arrivée ! Place à la véritable extase psychédélique,
au réel nirvana musical, à la folie auditive. Tout de suite, c'est une
immersion totale dans un univers intérieur, car la musique des Chemical
Brothers est bien une musique égoïste, et nous y pénétrons entièrement.
Une montée et une introduction spectaculaire augurent "Block Rockin'
Beats" et c'est parti... Batterie on ne peut plus
"rythmique", elle est la base d'un morceau où des voix
scandent "Block rockin' beats!!" Et c'est le mot d'ordre
du groupe : Beat and Rock. Du rock avec la guitare, un beat soutenu et
des sons électroniques atteignant directement le cerveau pour laisser
libre cours à l'imagination. Mais sans avoir pu se rendre compte de
quoi que ce soit, on enchaîne avec "Dig Your Own Hole", qui
cette fois s'éloigne encore plus de la techno rock conventionnelle,
s'il en existe une, pour laisser la mélodie à toutes sortes de
sons se suivant dans un ordre des plus réfléchi. Si le cerveau n'était
pas aidé par la bouche pour s'exprimer, il le ferait ainsi! roooaaawwww,
twwwwouiiiiiit! Comment expliquer ce qui ne peut-être qu'écouté?
La batterie s'atténue ensuite pour laisser place à "Elektrobank".
Elle s'installe, lentement, puis se laisse accompagnée par une basse
vombrissante, tandis qu'un DJ chauffe une salle dévouée aux Chemical
Brothers, la Guitare électro arrive alors pour installer la base
du morceau. Mais seulement la base, car viennent s'ajouter une fois de
plus sirènes et distortions électroniques, faisant monter le tout vers
un délire éctronique de robotique hurlante... Aaaaaaaah!
Arrive "Piku", servant de transition, mais étant en soit une
fois de plus incroyablement innovant. Avec toujours le trio batterie,
basse et sons ahurissants. Ceux-ci sont toujours crédibles, jamais
"fake", c'est à dire prévisibles et ennuyeux. Même au bout
de plusieurs écoutes, on ne s'en lasse pas...
Enfin, comme si ça faisait 100 ans qu'on l'attendait, "Setting Sun"
déboule, emmené par la voix de Noel Gallagher reconverti dans un bon
groupe ( tiens?!), et qui est sûrement le morceau le plus éprouvant
pour nos oreilles sensibles. Heureusement, éprouvant se transforme en
jouissif: c'est un véritable renouveau de la pop-rock, avec un chant
agréable à l'oreille, sans cesse remis en cause par la musique des frères
guédros (ça c'est sûr...). Les sirènes de pompiers défilent, les
vombrissements de fusée décollent...
Puis on entre dans la deuxième partie de l'Album, si
on peut dire, avec "It Doesn't Matter". Une longue
introduction de batterie qui agace, et la techno dans sa plus pure répétition
se montre sous son meilleur jour. Voix et basse se marient, et on veut
"chanter": "doesn't matter, it doesn't matter..."
en se laissant entrainer par les scratchs et les bruits de
cocotte-minute : Piiii! Tuuuu! Aidé par ses bruit, "Doesn't real
matter" laisse place à " Don't stop the rock", beaucoup
plus transe, de par sa batterie sourde, et son arrière plan de tissus
sonores "dream". Peut-être une transition vers le véritable
psyché: "Get up on it like this", que l'on apprivoise qu'au
bout de plusieurs écoutes, de toutes façons inévitables, et qui nous
mène vers "lost in the k-hole". Et là, on se sent véritablement
perdu dans un trou noir sans fin, aidé par quelques bribes de mélodie,
averses de cloches artificielles mais détruit par une sonnerie de
portables et autre grondements indescriptibles, où les voix totalement
allumées se complaisent...
Mais vient le presque salvateur "Where Do I Begin", qui
rappelle "Alive Alone" du premier album, où la voix suave de
Beth Orton repose les méninges pour instaurer un état de sérénité.
On peut parler là de véritable pop électronique. C'est là que les
hippies reviennent...
Cependant, "The Private Psychedelic Reel" vient rappeler
l'auditeur à son puit sans fond, en offrant 9 minutes de transe-rock,
toujours influencée par la connotation hindoue. On croirait entendre
Georges Harrisson dans ses premiers ébats orientaux. La fin est
magistrale. Elle n'a jamis été aussi réussie. On veut remettre le
disque pour que sans fin, on soit dans un espace infini de rêves...
Baptiste
4/4
Un album stupéfiant
(dans tous les sens du terme) ! Dès les premières mesures tous les
instruments, toutes les sonneries de téléphone, fax modems et répondeurs
en présence deviennent le prolongement de deux cerveaux sauvagement
embrumés, laissant place à une auto-psychanalyse édifiante. En 63
minutes la fureur devient folie, la folie devient mélancolie, la mélancolie
devient fureur, le tout dans une douleur accablante. Avec des basses démesurées,
des aigus incendiaires et une batterie malsaine plongeant nos esprits au
broyeur à ordures. Là encore les influences sont évidentes : héroïne,
kétamine et cocaïne (en particulier sur "Electrobank" et
"Lost In The K-hole", à l'écoute de "The private psychédélic
reel" la moquette connaît une subite autocombustion). Seule lumière
au dessus de ce gouffre de solitude et d'amertume, la voix angélique de
Beth Orton (sur "Where Do I Begin") s'éteignant
progressivement dans une métamorphose diabolique pour tendre vers le
chaos. Une profondeur encore inégalée, un univers sonore proche de la
perfection font de "Dig Your Own Hole" l'album techno-rock
(NDR: l'album tout-court?) le plus marquant de cette fin de siècle A écouter
et réécouter d'urgence...
Pierre
4/4
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